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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le blog sophi par : patrick georges accueil page d’accueil provisoire so phi philosophie en sciences de l’education vous êtes sur le blog de patrick g. berthier maître de conférences à l’université de paris 8 ce blog est principalement destiné aux étudiants qui suivent à paris 8 mes cours de licence et séminaires de master 1 & 2. ils y retrouveront l’essentiel de chaque séance en différé, avec la distorsion plus ou moins importante que ma retranscription imprimera à ce qui aura été dit en présentiel, et que l’ajout de notes non utilisées pourra éventuellement enrichir. entre le cannevas discursif prévu et sa « performance » où l’improvisation joue souvent un rôle essentiel, largement guidé par les questions de l’assistance, se creuse un écart qu’il me paraît utile de maintenir et d’évaluer. le but est ici de fournir, en sus des notes prises, un texte susceptible de servir de base à une réflexion et une investigation sur le thème proposé. ce sobre dispositif devrait permettre aux étudiants de dépasser la simple « participation » aux cours, pour entrer dans une véritable discussion au début du cours suivant, discussion préparée grâce au travail mené sur la mise en ligne de l’intervention, ou du moins de ses éléments. l’utilité de ce blog sera testée durant ce second semestre 2006-2007 sur le séminaire de master 1 consacré à la notion d’ expérience , essentiellement chez john dewey. première séance : mardi 27 février 2007 . rechercher recherche 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >> 27 octobre 2014 1 27 / 10 / octobre / 2014 21:34 aux étudiants de l3 promotion 2014-2015 chers étudiant(e)s, comme convenu, vous trouverez ci-après un large extrait de la partie centrale du premier chapitre du livre pour une philosophie politique de l'éducation (bayard, 2002). cliquez sur le lien: http://www.mediafire.com/view/am2yq4bboymmiyq/strates_education_gauchet.pdf bonne lecture. repost 0 published by patrick g. berthier - dans textes commenter cet article 28 octobre 2012 7 28 / 10 / octobre / 2012 18:53 « faut-il être de son temps ? » « faut-il être de son temps ? » michel serres, mag philo n°12, hiver 2004-5. "vous êtes né en 1930, vous êtes fils de paysan marinier. pourquoi, malgré vos choix de jeunesse – la mer de l’école navale, le ciel étoilé de l’école normale supérieure – votre attachement à la terre ne s’est-il jamais démenti ? michel serres. "pour éviter la psychologie un peu facile, je dirai qu’il y a depuis quelques dizaines d’années, un nouveau statut de la terre. au début du xxe siècle, on comptait 79 % de paysans, je crois, et il en reste maintenant 2,3 %. il y a là une nouveauté très importante : homo sapiens était un agriculteur depuis le néolithique, et cette période s’est arrêtée disons pendant le xxe siècle. et du coup – puisque le numéro dans lequel va paraître cette interview est consacré au problème de savoir s’il faut ou non être de son temps –, il y a eu un événement nouveau, peut-être le plus grand événement historique que nous ayons vécu : le fait que le modèle fondamental de la vie humaine était l’agriculture, et que, tout d’un coup, il est devenu extraordinairement marginal. on peut dire qu’une nouveauté est d’autant plus forte qu’elle rompt avec un état de fait d’autant plus long. or depuis le néolithique, à peu près tous les hommes étaient devenus agriculteurs/éleveurs, et les travaux qui n’étaient pas d’agriculture étaient reliés à l’agriculture. donc c’était le modèle global. tout d’un coup, ce schéma-là, transhistorique, s’arrête dans les pays d’occident en plein milieu du xxe siècle. par conséquent, il y a un événement absolument nouveau qui advient, et la terre ne peut plus être considérée comme elle l’était avant, et du coup le paysan producteur devient un paysan paysager. ce qui m’intéresse, par rapport à votre questionnement, c’est l’extraordinaire nouveauté de la rupture avec l’invention néolithique. la distinction entre notre monde et le tiers-monde, c’est que le tiers-monde est encore lié au schéma agricole alors que nous ne le sommes plus. ainsi dans votre dernier livre « rameaux », vous évoquez, dans ses composantes les plus matérielles, cet instrument qui s’appelle le « travail », en rappelant que la plupart des citadins qui en parlent n’en ont jamais réellement vu. vous pensez donc que notre temps se caractérise, comme certain historien le soutenait jadis, par la fin des paysans et de l’agriculture ? pas la fin des paysans, parce que notre nourriture est toujours dépendante de la terre, mais la fin de la paysannerie comme modèle pratique des métiers humains. là, c’est vraiment la fin, et c’est vraiment un événement considérable, dont nous n’avons pas encore vu toutes les conséquences. le rapport à la terre a complètement changé, et d’une certaine manière, tous les mouvements écologiques, les problèmes d’environnement, etc. sont issus marginalement de ces questions-là, de ce décollage par rapport à la terre, de cette déterritorialisation. vous pensez à la question des ogm, aux luttes écologiques, à celles de certains syndicats de paysans et de producteurs de fruits et légumes, voire aux actions de josé bové ? pas tout à fait, car le syndicalisme paysan est un mouvement très complexe, et tous les syndicats paysans ne sont pas du côté de josé bové, loin s’en faut. certains syndicats sont très opposés à josé bové, et moi-même je trouve que l’idée de couper des moissons qui ont été semées par les chercheurs du cnrs est une idée obscurantiste. alors qu'il serait intéressant de calculer, d’estimer et d’évaluer la nouveauté de ces biotechnologies. pourquoi dit-on « nouvelles technologies » dans le cas des ogm par exemple ? ma réponse serait la suivante : justement, au néolithique, l’invention de l’agriculture et de l’élevage vient de la domestication de certaines espèces de la faune et de la flore, et cette domestication n’est sans doute rendue possible que par un soin tout particulier dans l’activité de sélection. au fond, un éleveur ou un agriculteur, c’est un sélectionneur. nous savons depuis les néo-darwiniens – depuis à peine quatre-vingts ans – que la vie ou l’évolution est caractérisée par deux opérations seulement, la sélection et la mutation. l’agriculture et l’élevage étaient du côté de la sélection, et aujourd’hui, dans nos laboratoires, nous travaillons sur la mutation. par conséquent, c’est complètement nouveau, mais c’est le même geste que celui des agriculteurs d’autrefois. c’est-à-dire qu’au fond, lorsqu’on a inventé le maïs à partir du téosinte, ou le blé à partir d’une espèce précédente [épautre], ou le mouton à partir du mouflon, etc., il y a eu simplement des opérations de sélection très habiles et l’on est passé de la sélection à la mutation. mais comme l’évolution de la vie, c’est la sélection plus la mutation, travailler sur la mutation en fabriquant des ogm, c’est à la fois faire un geste complètement nouveau, et faire exactement le même que celui des agriculteurs d’autrefois. estimer la nouveauté, là, c’est très intéressant parce qu’on voit très bien qu’il y a une composante absolument inattendue, et une composante complètement traditionnelle. de la même façon, dans les nouvelles technologies de l’information, par exemple la propagation d’un signal à distance, il est bien clair que nous en avons des témoignages pendant les guerres puniques, et pendant la guerre des gaules de jules césar. pendant la seconde guerre punique, à travers la pantellaria et la sicile, hannibal recevait des ordres de carthage, alors qu’il était en italie, au moyen de feux, et à toute vitesse. de la même manière, les gaulois se transmettaient les nouvelles en criant depuis les sommets des collines, et le signal arrivait de paris à toulon bien avant le cavalier de jules césar. là aussi le geste est ancestral, mais les techniques électroniques sont complètement nouvelles. c’est bien de poser le problème de la nouveauté, c’est un sujet très intéressant, mais qui n’a pas beaucou